Passage obligé sur ce blog : je me prête à l’exercice de l’autobiographie. Un exercice loin d’être facile. Alors autant s’y plonger tout de suite !
Été 1980 : l’air vigorant des montagnes de Haute Savoie inspire mes parents. Que dire de plus ? Si ce n’est « bonne idée ».
21 Mai 1981 : François Mitterand entre à l’Elysée avec une rose rouge à la main. Une journée pleine d’espoirs et de promesses. Encore une fois, c’était une bonne idée, de naître ce jour là.
1984 : plus que le titre d’un livre culte, 1984 signe ma première rentrée. Bonjour l’école ! Un océan de savoirs s’ouvre devant moi ! Bon. On découvre aussi que je suis malentendant donc l’apprentissage du langage et donc de la lecture prendra un peu plus de temps. Heureusement, grâce à la persévérance de mes orthophonistes, je rattrape vite mon retard.
1989 : mes parents, toujours aussi bien inspirés, m’inscrivent au théâtre. En effet, j’adorais donner des petits spectacles à ma famille dans notre salon. Encore une fois, c’est une très bonne idée. Le début d’une passion qui ne me quittera plus.
1992 : je suis en cm2. Un devoir de rédaction va me marquer à vie. Rien de bien palpitant à première vue : je devais raconter une séance de gymnastique que nous venions de faire en classe. Cette rédaction n’était pas dénuée d’humour, je me souviens, quand j’évoquais le cerceau qui revenait vers moi après l’avoir lancé grâce à un subtil mouvement de la main. La maîtresse a tellement apprécié mon travail qu’elle a lu devant toute la classe. Vous imaginez ma fierté ! Si vous me demandez à quel moment j’ai eu envie de devenir écrivain, ne cherchez pas plus loin. C’est pile ce moment-là.
Années collège : je m’essaie à la bande-dessinée. Une sombre histoire de brèche entre le monde imaginaire et le monde réel qui menace d’entraîner le chaos absolu. Rien que ça.
Années lycée : mes cours préférés ? Le français et la philosophie, sans aucun doute. J’adore écrire, quelque soit le sujet. Les professeurs n’hésitent pas à m’encourager. Je me rappelle du clin d’œil que m’a adressé mon professeur de français en disant qu’aujourd’hui nous manquons d’auteur de théâtre. Par ailleurs j’écris des nouvelles et des poèmes dans « Sic », un journal littéraire de joyeux dilettantes. Dans une association de malentendants, j’écris des articles et joue le rédacteur en chef de notre journal interne.
2000 : premier gros travail d’écriture. J’adapte Le Cercle des Poètes Disparus en pièce de théâtre en deux actes. Je mets en scène ma création avec mon groupe de théâtre du lycée, tout en y jouant le professeur Keating. Je présente mon travail au Bac, en candidat libre à l’option Théâtre. Jouer sur scène ma première création est une belle manière de dire adieu à mes années lycée. Carpe Diem.
Dieu que cette scène me prend aux tripes à chaque fois !
2000-2001 : je contribue à un journal d’étudiants parisiens, distribué dans plusieurs universités, appelé Le Souffleur réalisé par l’association Étudiants & Théâtre. Le bon plan de mes rêves ! J’allais au théâtre gratuitement deux fois par semaine, et j’écrivais mes critiques dans le journal. Cela m’a permis au passage de fêter mes 20 ans sur la scène du Théâtre du Rond Point lors de la soirée de remise des prix, sous le parrainage de Charles Berling en personne. Pas banal comme anniversaire.
2002 : je découvre un jeu de nations virtuelles sur internet, appelé Alliance. Le but est d’imaginer un pays qui prend place dans une mappemonde évolutive et un niveau technologique imposé, de créer son site web, d’y détailler son histoire, sa culture, sa Constitution, etc. Les échanges avec les autres pays/joueurs se font par mail sous forme de jeu de rôle : chacun incarne le président, le roi, voire l’empereur, ou plus simplement des ministres, ambassadeurs, etc. C’est là que se met en place le monde imaginé pour mon premier roman, La Terre des centaures. Je vous en parlerai plus tard. Promis.
2003 et 2004 : je participe au Prix Oxford du Scénario, dont le but est d’écrire un scénario de court-métrage sur un thème donné. J’ai la joie d’être sélectionné deux années de suite parmi les 15 finalistes, et finir 4ème en 2004. Si je ne suis pas parvenu à accéder au 1er prix, je suis néanmoins heureux d’avoir réalisé l’exploit d’être sélectionné deux fois de suite. Et cela m’a permis en 2004 d’avoir une conversation avec Patrice Leconte himself, président du jury, qui m’a assuré que mon scénario a bien failli l’emporter et il m’a donné de bons conseils pour la suite : « ne pas tout dire, faire confiance à l’image ».
2006 : j’entame l’écriture de mon premier roman, La Terre des centaures, qui ensuite demeurera longtemps inachevé dans un coin de mon disque dur. Néanmoins, je continue d’exercer ma plume sur les forums de RPG (Role Player Gaming) où des fans d’Harry Potter se regroupent, incarnent un personnage à Poudlard et le font vivre en interaction avec d’autres joueurs/personnages en écrivant leur histoire à plusieurs mains. C’est ici que je rencontre celle qui deviendra ma femme deux ans plus tard.
2009 : ma femme, découvrant toutes mes notes prises autour de La Terre des centaures m’encourage à poursuivre l’écriture de mon roman. Je l’achève en 2010, année de naissance de mon premier fils, Lucas (qui d’ailleurs porte le nom d’un de mes personnages).
2011 : dans le cadre du Tandem Jeunesse, mettant en relation des auteurs et des illustrateurs chaque année sur un nouveau projet, j’écris Erwan, l’elfe au canard, illustré par Léa Fabre.
2012 : après bien des refus de maisons d’édition et une réécriture complète de mon manuscrit, La Terre des centaures est enfin sélectionné et publié sous forme d’ebook par un éditeur numérique.
2014 : après la cessation d’activité de mon éditeur, je tente de faire rééditer La Terre des centaures. Ulcéré par des arguments de refus comme « votre livre a déjà été vendu ailleurs, c’est du chiffre d’affaire en moins pour nous », je décide de tout prendre en main : je crée les Editions Callisto. Étant polyvalent, issu des métiers de la communication et de l’infographisme, je me sens à l’aise dans cet exercice. C’est une expérience extrêmement chronophage, mais qui m’offre, d’une part, une totale liberté créative et, d’autre part, un rapport privilégié au lecteur. Encouragé dans mon choix, Erwan l’elfe au canard et L’Héritage des centaures sont également publiés aux Éditions Callisto, suivis des Jeux Fantastiques en 2017.
La suite ? Seul l’avenir nous le dira.