Ce début d’année 2018 coïncide avec l’écriture de mon cinquième roman. Il est trop tôt pour que je vous en donne les détails, mais je saisis ici l’occasion de publier un article sur cette étape redoutée par tous les écrivains, aspirants comme confirmés : comment débuter l’écriture d’un livre ?
1/Écrire sur ce que l’on connaît de mieux
Vous vous sentez l’âme d’un écrivain, mais vous ne savez pas sur quoi écrire ? Si je peux vous donner un conseil, écrivez d’abord sur ce que vous connaissez de mieux.
Si les thrillers médicaux de Robin Cook fonctionnent si bien, c’est parce que lui-même a été médecin. Idem pour les thrillers judiciaires de John Grisham, ayant d’abord travaillé dans le milieu juridique.
À chacun de s’inspirer de sa propre vie, de ses expériences et celles des autres. Vous n’en serez que plus crédible. Pas besoin d’avoir un destin extraordinaire pour ça. En ce qui me concerne, mon point fort est l’imagination, d’où mon goût pour le genre merveilleux. Je pourrais aussi écrire en toute crédibilité sur le théâtre, le web, le handicap ou encore la protection de l’enfance ; des sujets que je connais bien.
Ma vie de comptable, ça intéresse quelqu’un ?
2/Écrivez LE livre que vous aimeriez lire
Chaque année, entre 65 et 70.000 livres sont produits en France (tous genres confondus). Et l’on estime que moins de 1 % des manuscrits reçus sont publiés. Alors, loin de vous balancer ces chiffres pour vous décourager, je vous pose la question : qu’avez-vous à apporter de différent ou d’original ?
Si vous voulez écrire un roman policier, par exemple, commencez déjà par bien maîtriser le sujet si vous voulez être crédible (voir plus haut) et ensuite posez-vous deux questions : qu’est-ce que j’ai déjà lu ou vu qui me plaît ? Qu’est-ce que je n’ai encore jamais lu ou vu qui me plairait ? À partir des réponses que vous obtiendrez, il y a de bonnes chances que se profile un livre qui sortira de l’ordinaire.
Pour ma part, j’adore les romans d’aventures de Jules Verne ainsi que la série des Exploits du Professeur Challenger d’Arthur Conan Doyle, et je n’avais encore jamais lu de livre mettant les centaures au-devant de la scène. C’est de là, entre autres, que l’idée de La Terre des centaures m’est venue.
Une idée, vite, une idée…
3/Tirer le fil de son idée
Vous avez une idée ? Un pitch ? C’est le moment de libérer son imagination et de développer son sujet. Mon exercice préféré ! Pour cela, j’aime l’image du fil sur lequel on va tirer pour amener à soi des questions et des réponses qui vont permettre, petit à petit, de développer toute une histoire.
Pour vous entraîner, prenez une photo et posez-vous toutes les questions possibles : qu’est-ce que cela représente ? Quand la photo a-t-elle été prise ? Où ? Par qui ? Pourquoi ? Qui est cette personne sur la photo ? Pourquoi a-t-elle cette expression plutôt qu’une autre ? Pourquoi est-elle habillée comme ça ? Pourquoi tient-elle un livre à la main ? Quel est ce livre ? Quel message caché veut-elle nous transmettre ? Et cetera, et cetera. Faites de même avec votre sujet.
Développez l’intrigue, les enjeux, les connexions entre les personnages. Assurez-vous qu’ils soient crédibles, toujours. L’action se passe dans une ville en particulier ? Détaillez les lieux. Si vous y habitez, sortez vous imprégner du décor. Sinon, Google Earth est génial pour ça. Les lecteurs qui habitent dans la ville où se déroule l’intrigue seront heureux de reconnaître les lieux.
Si votre univers est fantaisiste : prenez le temps de le décrire, d’imaginer son histoire, sa ou ses culture(s), ses contraintes, etc. Avant d’écrire La Terre des centaures, j’ai très longuement travaillé, sur plusieurs années, le monde dans lequel se déroule l’intrigue. Plus il est cohérent, plus on y croira.
Quand vient l’idée !
4/Développer ses personnages
Il est important de développer vos personnages avant même de commencer à écrire votre histoire. Vous aurez beau avoir une histoire géniale, ce sont avant tout les personnages qui feront la force de votre roman.
Prenez donc le temps de les décrire quelque part dans un carnet ou des fiches que vous aurez toujours à portée de main quand vous écrirez. Renseignez y tout : l’apparence physique, déjà, pour éviter de se retrouver avec un personnage aux yeux verts à la fin du roman, alors qu’il les avait noisette au début.
Ensuite, développer leur histoire. Explorer leur enfance. Imaginez les expériences qu’ils ont pu vivre et qui font d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui. Et quelles sont leurs motivations ? Qu’est-ce qui va faire que votre personnage va se retrouver dans votre histoire ? Qu’a-t-il à prouver ? À construire ?
Au théâtre, il y a un exercice que j’affectionne pour construire son personnage : la valise. Chaque comédien vient sur scène, entre dans la peau de son personnage et raconte ce qu’il y a dans sa valise. Inspirez-vous de cet exercice.
Dites-vous que plus un personnage est riche, avec des failles et des épreuves à surmonter, plus les lecteurs s’attacheront à lui.
Ce moment où l’on se prend pour Dieu avec ses personnages
5/Planifier ses chapitres
Une fois tous ses éléments en main, j’ai personnellement pour habitude de planifier mes chapitres. Quand je me lance dans l’écriture, j’aime savoir où je vais. Je vais donc développer l’intrigue, dans les grandes lignes, chapitre par chapitre.
C’est dans cette étape que je vais voir si l’intrigue tient la route, si les enjeux sont solides, si les motivations des personnages sont cohérentes. Je n’hésite pas à tout recommencer. J’ai cinq versions différentes de mon histoire. J’ai finalement opté pour celle qui me semblait la plus solide et qui pourrait le mieux accrocher les lecteurs. Dans les autres versions, les motivations des personnages étaient trop faibles, ou encore le suspens peu présent. C’est assez exaltant d’expérimenter son histoire et ses personnages, à l’image d’un apprenti sorcier, jusqu’à trouver la bonne combinaison.
Quand ton plan tient la route
6/S’imposer des objectifs
Comme mes chapitres sont établis d’avance, je peux planifier l’écriture façon gestion de projet : chaque semaine, un nouveau chapitre. Je peux ainsi savoir d’avance quand, à peu près, j’aurai fini d’écrire mon premier jet. Et il faut s’y tenir !
C’est le moment aussi de choisir quel point de vue adopter, ainsi que le temps de la narration. Il y a des avantages, des inconvénients, des règles à respecter, que je ne détaillerai pas ici. Peut-être dans un futur billet.
Parmi les objectifs que vous pouvez vous imposer, pourquoi ne pas aussi se lancer des challenges ? J’adore m’imposer des contraintes, qui, au lieu de me brider, vont renforcer ma créativité. Pour mon prochain livre, je me suis par exemple imposé d’adopter plusieurs points de vue. Un chapitre correspond à un point de vue. Cela me semblait intéressant comme dynamique.
Défi accepté
En conclusion
Vous avez maintenant tout ce qu’il faut pour vous lancer. Y a plus qu’à ! Toute la suite se résume à un mot : travail !
Je précise que tous les conseils dispensés ici sont tirés de mon expérience personnelle, et ne sont pas à prendre à la lettre. Chacun a ses méthodes. J’ai, comme vous sans doute, parcouru d’autres blogs pour m’inspirer des expériences d’autres auteurs, avant de construire mon propre chemin.
Chaque nouveau livre à écrire est une aventure unique à vivre. Lancez-vous !
Heureux qui, comme Bilbon, part à l’aventure !
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